Les conditions générales de vente couramment appelées « CGV » récapitulent un ensemble d’informations fournies par un fournisseur à son client (professionnel ou particulier) sur les conditions légales de vente de ses marchandises ou d’exécution de ses services.
Les CGV sont obligatoirement rédigées par écrit. Chaque information est présentée dans une clause. On retrouve tout d’abord un ensemble de clauses obligatoires, puis des clauses recommandées.
Egalement, des textes de loi encadrent les clauses abusives et interdites des CGV (dans le cadre de relations entretenues avec des clients particuliers – consommateurs). Enfin, certaines clauses de conditions générales de vente sont négociables par le client.
Les conditions générales de vente constituent le socle des relations commerciales et reflètent la politique de l’entreprise en la matière.
A quoi servent les conditions générales de vente (CGV) ?
Les conditions générales de vente (CGV) permettent de fixer un cadre juridique aux relations entre un fournisseur et ses clients, et notamment :
- de protéger le fournisseur ainsi que ses clients,
- d’informer ses clients avant qu’ils ne concluent de transactions,
- de définir et limiter la responsabilité de chaque partie en cas de litige.
Les conditions générales de vente (CGV) sont-elles obligatoires ?
Les obligations en matière d’établissement des conditions générales de vente dépendent de la clientèle de l’entreprise (clientèle professionnelle et/ou clientèle de particuliers).
Les conditions générales de vente en B to B
La rédaction de conditions générales de vente est indirectement rendue obligatoire par le Code de Commerce (et plus particulièrement l’article L.441-6) car il impose la communication des conditions générales de vente d’une entreprise à tout client professionnel qui en fait la demande.
A défaut de communication, l’entreprise s’expose à une amende de 15 000 euros (pour les personnes physiques) ou 75 000 euros (pour les personnes morales).
Au delà de cet aspect, la rédaction des CGV est indispensable afin de permettre, comme nous l’avons évoqué ci-dessus, de protéger l’entreprise dans ses relations professionnelles.
Pour plus d’informations : les relations commerciales B to B
Les conditions générales de vente en B to C
Les clients particuliers doivent être informés des conditions particulières de vente et des limitations de responsabilité. Cette obligation est prescrite par l’article L. 113-3 du Code de la Consommation.
Quelles sont les clauses abusives dans les conditions générales de vente ?
Une clause des conditions générales de vente est considérée comme abusive à partir du moment où elle crée un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat, au détriment du consommateur, peu importe la nature du contrat (conditions générales de vente par exemple), le produit concerné (marchandise, produit, service, bien mobilier ou immobilier), ou la forme du contrat.
L’article R .132-2 du Code de la consommation précise les clauses qui sont présumées abusives. Ces clauses sont celles qui :
- Prévoient un engagement ferme du consommateur, alors que l’exécution des prestations du professionnel est assujettie à une condition dont la réalisation dépend de sa seule volonté ;
- Autorisent le professionnel à conserver des sommes versées par le consommateur lorsque celui-ci renonce à conclure, sans prévoir réciproquement le droit pour le consommateur de percevoir une indemnité d’un montant équivalent ou égale au double de versement d’arrhes, si c’est le professionnel qui renonce ;
- Imposent au consommateur qui n’exécute pas ses obligations une indemnité d’un montant manifestement disproportionné ;
- Reconnaissent au professionnel la faculté de résilier le contrat sans préavis d’une durée raisonnable ;
- Permettent au professionnel de procéder à la cession de son contrat sans l’accord du consommateur et lorsque la cession est susceptible d’engendrer une diminution des droits du consommateur ;
- Réservent au professionnel le droit de modifier unilatéralement les clauses du contrat relatives aux droits et obligations des parties (autres que celles interdites) ;
- Stipulent une date indicative d’exécution du contrat ;
- Soumettent la résiliation du contrat à des modalités plus rigoureuses pour le consommateur que pour le professionnel ;
- Limitent indûment les moyens de preuve à la disposition du consommateur ;
- Suppriment ou entravent l’exercice d’actions en justice ou des voies de recours par le consommateur notamment en obligeant le consommateur à saisir exclusivement une juridiction d’arbitrage non couverte par des dispositions légales ou à passer exclusivement par un mode alternatif de règlement des litiges.
Conséquences liées à l’utilisation d’une clause présumée abusive dans les CGV
Lorsqu’un professionnel insère dans ses conditions générales de vente une clause présumée abusive, une action en justice peut être intentée contre lui. Le professionnel devrai alors démontrer que la clause n’est pas abusive. A défaut, le juge peut la déclarer nul d’effet et exiger sa suppression. Si une clause est reconnue abusive, elle devient interdite (voir ci-dessous).
Cette action en justice peut être effectuée :
- par le client de l’entreprise (non-professionnel ou consommateur),
- par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF),
- Par une association agréée de défense des consommateurs.
Les clauses interdites dans les conditions générales de vente
Quelles sont les clauses interdites dans les conditions générales de vente ?
Entre un professionnel et un consommateur, les clauses interdites dans les conditions générales de vente sont celles qui présumées abusives de manière irréfragable et qui sont donc interdites.
L’article R. 132-1 du Code de la consommation précise les clauses des conditions générales de vente qui sont considérées comme abusives et interdites. Il s’agit des clauses qui :
- Constatent l’adhésion du consommateur à des clauses qui ne figurent pas dans l’écrit qu’il accepte ou qui sont reprises dans un autre document dont il n’a pas eu connaissance avant la conclusion ;
- Restreignent l’obligation pour le professionnel de respecter les engagements pris par ses préposés ou mandataires ;
- Autorisent le professionnel à modifier unilatéralement les clauses du contrat relative à sa durée, aux caractéristiques ou au prix du bien à livrer ou du service à rendre ;
- Accordent au seul professionnel le droit de déterminer si la chose livrée ou le service fourni est conforme aux stipulations du contrat ;
- Contraignent le consommateur à exécuter ses obligations alors que le professionnel n’exécute pas les siennes
- Suppriment ou réduisent le droit à réparation du consommateur en cas de manquement par le professionnel à l’une de ses obligations ;
- Interdisent au consommateur de demander la résiliation du contrat en cas d’inexécution par le professionnel de ses obligations ;
- Reconnaissent au professionnel le droit de résilier discrétionnairement le contrat sans reconnaître le même droit au consommateur ;
- Permettent au professionnel de retenir les sommes versées pour des prestations qui ne sont pas réalisées, lorsqu’il résilie discrétionnairement le contrat ;
- Soumettent, dans les contrats à durée indéterminée, la résiliation à un délai de préavis plus long pour le consommateur que pour le professionnel ;
- Soumettent, dans les contrats à durée indéterminée la résiliation, par le consommateur au versement d’une indemnité au profit du professionnel ;
- Imposent au consommateur la charge de la preuve, qui, en vertu du droit applicable devrait incomber au professionnel.
Conséquences liées à l’utilisation de clauses interdites dans les CGV
Si une clause des conditions générales de vente est interdite, elle ne peut en aucun cas être utilisée. Le professionnel ne peut prouver le caractère non abusif d’une telle clause et il doit les retirer immédiatement de ses conditions générales de vente. A défaut, le juge peut l’astreindre à les supprimer
Ces clauses interdites n’ont aucun effet vis-à-vis du consommateur, elles sont réputées « non écrites ». Si le professionnel l’applique tout de même, le consommateur peut poursuivre l’entreprise en justice.
La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) peut exiger la suppression de la clause interdite des conditions générales de vente. Egalement, le professionnel encourt une amende d’un montant de 3 000 euros pour un entrepreneur individuel ou de 15 000 euros pour une personne morale.
Il est primordial que les conditions générales de vente proposées par l’entreprise aux consommateurs ne contiennent pas de clauses abusives et/ou interdites, au risque de s’exposer à des sanctions. En cas de doutes, l’appui d’un avocat est recommandé.
texte : https://www.lecoindesentrepreneurs.fr/clauses-abusives-et-interdites-dans-les-cgv/
Voir aussi les conditions générales d’utilisations CGU